Très certainement, il pourrait y avoir un panorama plutôt sombre à dresser.
Le paysage politique trop brun, la baisse des diffusions de spectacles et donc déjà ou bientôt la baisse des revenus d’auteurices, la perspective d’un meilleur statut pour les artistes-auteurs qui s’éloigne, l’inflation qui impacte les coûts de production des livres, le changement du mode de répartition de la copie privée numérique par la Sofia qui entraîne une perte de revenus brutale…
Depuis plusieurs mois, au cœur de la maison des éditions Théâtrales, nous nous demandons comment nous pouvons, dans cette tempête générale, imaginer une entraide possible et concrète entre auteurices et éditeurices.
Comment agir autrement que dans l’élan du sauve-qui-peut et du chacun-sa-peau ?
Depuis 2015, sous l’impulsion de Pierre Banos, Gaëlle Mandrillon et Jean-Pierre Engelbach, notre maison est devenue une société coopérative d’intérêt collectif. L’horizontalité, l’échange, la solidarité infusent déjà notre fonctionnement marqué par l’entrée des auteurices dans le sociétariat.
Depuis juin 2024 et le départ de Jean-Pierre Engelbach qui était gérant de la maison après en avoir été et le fondateur et le directeur, nous poursuivons la transformation. Trois auteurices ont pris la cogérance des éditions Théâtrales pour soutenir et accompagner la formidable équipe éditoriale, artistique et commerciale de la maison.
Nous sommes convaincus que les membres de l’écosystème théâtral – auteurices, éditeurices, artistes, lieux culturels, publics – ont intérêt à travailler ensemble, que la coopération peut être un vecteur d’émancipation et qu’elle peut devenir la source et la garante d’une diversité et d’une pluralité de voix, d’écritures, de langages. Pluralité dont nous aurons plus que besoin dans les temps qui s’annoncent.
Sylvain Levey, Lola Molina et Clémence Weill
Cogérants des éditions Théâtrales