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Edito du mois d’octobre

J’écris, tu écris, il, elle écrit, nous écrivons, vous écrivent, ils, elles écrivent…

Enfant, je ne savais pas que les femmes écrivaient, croix de bois, croix de fer…

Introuvables, dans mes livres d’école, que des gars, des gars, des gars: Voltaire, Montesquieu, Michel Tournier, Hervé Bazin, Georges Orwell, Ray Bradbury…

J’arrête là, sinon on y est encore demain. Aucune demoiselle, pardon, meuf, à l’horizon alors j’ai essayé de m’identifier à Balzac, Hector Malot, j’ai même mis une très grosse, fausse moustache, Céline, le gars Mort à crédit mais ça ne collait pas. Je sais pas si c’est pour ça que je n’aimais pas lire, que je n’avais jamais pensé au grand jamais, écrire une ligne, mais j’ai multiplié les zéros au collège et puis un jour, d’un coup de Mistral, le théâtre est entré dans ma vie en cours de français, mais ça a continué, j’ai joué des rôles, écrits par des gars, des gars, supers kiffants, mais, des gars : Alfred, Arthur, Botho, Victor, Jean-Baptiste, c’était dingue, c’était eux qui savaient les femmes qui les faisaient parler, bouger, aimer, manger, pisser… Puis vînt le second jour de ma vie, la metteuse en scène Alexandra Tobelaim fait la commande d’un texte à Catherine Zambon.

Une femme avec un stylo, pardon son ordi, débarque au théâtre et ses mots déposés à nos pieds, c’était même pas Noël, du côté de Montluçon.

À la fin du repas, même si ce n’était pas encore la saison, cerise sur le gâteau, elle me dit qu’elle était actrice ! Juste sentir, savoir de quoi on parle, c’est étrange combien c’est pas compliqué à comprendre… Alors, oui, on a le droit ? Merci mille fois Cathy, Marguerite, Angelica, Murielle, Isabel, Dominique, Marie, Léonore, Flor, Sarah, Marjorie, Mona, Nathalie, Lydie, Lou…

J’arrête là, sinon on y est encore demain, j’aurais aimé vous ouvrir plutôt, tellement plutôt (petite, j’en aurais tellement gagné des trésors !) À la fin de la récré, par exemple ou pendant le quart d’heure lecture avant la sonnerie, ou même juste dans un tout petit rayon de la bibli

Je ne vais pas m’arrêter là, justement pour que vous y soyez encore, là, demain et après demain même si faut y aller à coups de tractopelles pour en déterrer certaines, enfin juste les rendre visibles car : oui, oui, elle étaient bien là, ces autrices, écrivaines, et non, non, rien de rien, je ne regrette rien, Edith, mais fort malheureusement comme tu n’as pas changé, Gulio, et que tu en mets du temps, c’est ouf ! Je vais m’en aller, en tant que chargée de mission, faire un tour accompagnée de notre cher président du côté de celles et ceux qui écrivent les programmes de notre éducation nationale !

Vive la rentrée !

Flore Grimaud, Chargée de mission parité / lutte contre les discriminations sexistes

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