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Édito du mois de février

on ne peut pas écrire « du théâtre »
on écrit pour le théâtre, en sa direction ; l’auteur, le corps de l’auteur (il n’est que ça) est tendu vers. il fantasme le corps et le souffle des comédiens qui joueront ses mots, c’est un truc sensuel l’écriture en vrai
un truc de langue, de corps, un truc à trous aussi. surtout.
quéquidit ? 
si tu remplis tous les trous, Don Juan, y’aura plus d’ place ! Plus d’ place pour rien ! Plus d’ place aux imaginaires ! racle à l’os ! dis pas tout ! fais pas ta tête à claque, Mr-Je-Sais-Tout ! le metteur-en-scène va vouloir venir mettre son petit drapeau sur ton œuvre, jouer au plus malin (il faut qu’il tienne le navire, pardi !). lui — le pauvre — joue à la marelle dans tes flaques — entre tous tes trous — il met de l’ordre et ajoute les siens. des trous dans des trous, un abîme sidéral et sidérant — règle capitoche — pour que le public dédaigne Netflix. (on dit que la téloche c’est vide, mais non, c’est confortablement plein la téloche — jamais de surprise) 
la liberté de l’acteur. la seule chose qui vaille. aimer d’amour nos faiseurs de Présent — nos alchimistes du Verbe — leur permettre la Liberté Libre. les vouloir libres dans nos silences, les laisser les remplir — non pas de nos Belles Lettres, mais de leur vie, de leur sueur, de leurs échecs, de leurs espoirs. de leur peau qui frissonne dans nos trous, de tout ce que nous ne serons jamais plus. 
à nos acteurs, et nos actrices tellement — nos jongleurs d’abîme : Merci putain. 

Alan Payon, Auteur, interprète, marionnettiste
Autre chose est possible

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