Parcours

Le chemin d’écriture de Claudine Pellé est celui d’un théâtre poétique où sonnent des voix oubliées, dans cette urgence à dire. Une parole vive, rebelle, qui jaillit d’un frottement entre le dedans et le dehors. Plus de ponctuation, la syntaxe virevolte et s’affole. Des récits de vie s’écrivent, aux heures les plus obscures, à haute voix, à la recherche d’une musicalité, à retracer les souffles perçus sur un trottoir, dans un café, dans des mémoires effacées. Comme des funambules, en errance dans un paysage social en crise, des silhouettes se débattent par des actes incompris, se cherchent une autre vie. Des images allégoriques surprennent la réalité, créant une atmosphère onirique.
À la recherche de nouvelles formes théâtrales, elle met en scène ses propres écritures, des créations pluridisciplinaires, jouées dans des lieux insolites avec La compagnie de l’ambre qu’elle fonde en 1996, comme en 2003 au cœur des camelles de sel à Salins de Giraud (13) son premier texte Sfax, avec l’aide à l’écriture et montage de la DMDTS (Éditions ‘Harmattan, 2011), et de la Rue à la Salle, avec J’ai des coquelicots dans la tête (2004), Le Grand Ordinaire (2014), De nos robes plissées plissées (éd. De ses battements d’elles, 2025).
Elle vient du Théâtre baroque, de la danse à l’opéra, avec Philippe Beaussant, Francine Lancelot, Jean Claude Malgoire, comme danseuse, comédienne, metteuse en scène. Elle joue avec Alain Paris Les éloquents, fait du cinéma avec Jacques Rozier, du Théâtre de rue avec Ilotopie, Éléphant vert.
Elle mène à Arles des projets de création auprès des femmes et enfants dans les quartiers populaires. En 2005, elle part rencontrer des femmes en montagne, invitée par l’Institut Français de Marrakech, pour une résidence d’écriture. Elle organise depuis 2009 le festival De ses battements d’elles pour la création et la diffusion d’écritures féminines singulières pour tout public. Elle y invite Michelle Perrot, Sophie Bessis, Nathalie Fillion, Samira Sedira et d’autres.